20 janvier 2019
Carnet / Un conseil de Ian Fleming et une promenade au lac Genin gelé
En ce moment, je travaille beaucoup plus vite que d’habitude sur un chantier de deux romans dont l’un me pose des problèmes techniques. Par chance, cette accélération survient en cette période de l’année moins propice à la vie à l’extérieur. Alors j’avance parce que je suis moins distrait par le monde. Le roman me procure cependant moins de satisfaction que le récit, la nouvelle et les genres aujourd’hui apparentés à la poésie. La narration romanesque relève un peu du bricolage, du bidouillage disait Raymond Carver, ce qui me paraît parfois assez vain mais il n’en demeure pas moins que j’éprouve un réel plaisir à m’immerger dans un monde et des personnages que je crée de toutes pièces. L’un des problèmes techniques que j’évoquais à l’instant est l’exactitude et il se trouve qu’en feuilletant un de mes anciens carnets, je suis tombé sur cette citation de Ian Fleming que j’avais recopiée : « Ne laissez jamais trop d’exactitude s’interposer entre vous et une bonne histoire. »
Après ce sage conseil, quelques images de ma promenade au lac Genin gelé hier samedi :
Photos (je dirais plutôt images) © Christian Cottet-Emard
03:23 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : carnet, note, journal, christian cottet-emard, carnets lisbon lovers, roman, écriture, fiction romanesque, narration, chantier romanesque, littérature, blog littéraire de christian cottet-emard, hiver, neige, paysage, campagne, lac genin, haut bugey, nature, ain, rhône-alpes auvergne, france, europe, auberge du lac genin, lac gelé, glace, givre, épicéa, forêt, ian fleming, raymond carver
04 mai 2017
Lac Genin / En mémoire de monsieur Jean Godet
Je venais déjeuner dans cette auberge en forêt dès le milieu des années soixante du vingtième siècle et voilà que l’an deux mille est déjà dépassé.
Ce lieu est une perle de mon collier de paysages.
Jusqu’à aujourd’hui je n'ai manqué aucun épisode du feuilleton du papier peint et des tentures murales.
Une année mythologique, ma grand-mère était revenue du centre-ville avec son permis de conduire tout neuf et m’avait payé le petit déjeuner à l’auberge du lac Genin (pain grillé maison et beurre des fermes voisines).
En ces autres temps la tenture murale était écossaise et un orage grondait comme un farceur caché dans les bois.
Je trouvais prodigieux ce matin si sombre que la serveuse avait dû éclairer en apportant le café et le lait.
Ce soir comme tant d’autres soirs le patron fait cuire la viande et le saucisson au vin dans la cheminée.
Et ce même homme de taille tout à fait normale vient aujourd’hui à ma table me dire bonsoir monsieur, saluer d’autres habitués puis repart surveiller la cuisson au feu de bois pendant que son ombre continue sa danse indienne du milieu des années soixante.
C’est encore un beau soir pour dîner dans cette auberge.
Et rien ni personne, hormis l’archange à l’heure d’enrouler le décor, ne peut y changer quelque chose, pas même au menu spécialités au feu de bois.
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11 octobre 2014
Carnet / Des menus plaisirs et de l’insomnie tranquille
Après quelques achats futiles mais bien agréables dans la journée, dîner au lac Genin. La même ambiance apaisante et chaleureuse depuis plus de quarante ans que je fréquente cette auberge en pleine forêt.
Lac invisible sous le brouillard. Un petit havane en sortant sous les grands épicéas dont l’enseigne de l’auberge éclaire les perles de pluie. Un Por Larrañaga plus conséquent et plus corsé accompagné d’un vieux Calvados une fois rentré à la maison.
Commencé un nouveau carnet bleu acheté récemment à Lisbonne.
Lecture de quelques poèmes français de Pessoa dans l’édition parue le 25 septembre dernier que j’ai reçue en service de presse de la part des éditions de la Différence (j’en donnerai prochainement un article).
Ultimes réglages dans la composition de mon prochain recueil de nouvelles. Il s’agit de textes assez grand public, d’un registre sentimental, auxquels j’hésite depuis des semaines à ajouter une nouvelle s’intégrant dans le thème mais d’un ton résolument plus cru, plus érotique si l’on préfère. Je la disposerai finalement au milieu du recueil afin de ménager une rupture de rythme sans pour autant m’écarter du thème principal. Mon ami Jean-Jacques Nuel, éditeur de deux de mes livres, pense que c’est une bonne solution.
Un peu de musique avant d’aller dormir : L’ouverture tragique de Brahms.
La chatte Linette avait envie de se faire cajoler un peu en s’installant sur mes genoux mais le seul fait de bouger pour régler le son du casque l’a dérangée. Dans ces cas-là, elle manifeste son agacement en mordillant sans faire mal, en bondissant sur le fauteuil d’à côté et en me fixant d’un air réprobateur. Dehors, elle a capturé une souris qui s’est cachée si longtemps dans un recoin inaccessible du salon qu’elle a fini par l’oublier. J’ai dû enfiler un gant en cuir épais pour attraper la souris et la libérer dans la haie en prenant bien garde que Linette ne s’aperçoive pas de mon manège sous peine de perdre sa confiance. Linette a un caractère ombrageux.
Gargouillis des gouttières sous l’averse nocturne. Glapissements du renard dont le passage a déclenché l’éclairage automatique. L’esprit un peu plus léger que d’habitude mais encore pas réussi à me coucher plus tôt.
15:51 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : carnet, note, journal, écriture de soi, autobiographie, prairie journal, insomnie, carnet bleu, nuit, gouttière, pluie, averse, brouillard, lac genin, auberge du lac genin, dîner, spécialités au feu de bois, blog littéraire de christian cottet-emard, littérature, fernando pessoa, poèmes français, éditions de la différence, service de presse, por larrañaga, cigare, havane, calvados, alcool, brahms, ouverture tragique, lisbonne, portugal, chat, félin, souris